Auteur : Liam63
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Disclaimer : Rien n'est à moi.
CANIS LUPUS
Chapitre 10
Heero s'installa sur le bord du lit et attendit patiemment que Trowa se réveille. A présent qu'il avait pris une décision il se sentait étrangement calme, et lorsque son ami ouvrit les yeux, c'est sans aucune hésitation qu'il plongea son regard de glace dans le bel océan émeraude aux reflets à présent dorés. Moitié homme, moitié bête. Se doutant bien de ce à quoi il devait ressemblait Trowa détourna son visage, la seule vue du reste de son corps suffisait à le dégoûter de lui même, et il ne supportait pas ce regard sans détours que Heero posait sur lui. Il aurait aimé pouvoir se cacher dans la plus sombre des grottes. Il n'était même plus certain de ce qui faisait le plus mal.
- J'ai sûrement fait beaucoup d'erreurs dans ma vie... Murmura le Japonais. Certaines dont je ne suis même pas conscient... Mais il y en a une avec laquelle je ne pourrais pas vivre, c'est celle de ne pas t'avoir dit plutôt à quel point je t'aime. Ho je sais, tu peux penser que ça ne me coûte pas grand chose de le dire maintenant puisque tu vas mourir. C'est bien ce que tu crois n'est-ce pas ? Que tu vas mourir ? Tu veux le fond de ma pensée ? Tu n'essayes même pas de survivre Trowa !
Le jeune homme, incapable de parler, eut un grondement menaçant pour manifester son désaccord.
- Tu peux grogner tant que tu veux, je m'en tape ! Avant même que cette putain de métamorphose commence tu étais persuadé que tu allais crever ! Et pourquoi ? Parce que tes deux soeurs sont mortes ? Tu n'es pas elles ! Ce serait trop culpabilisant de survivre ? On préfère poursuivre dans la voie du martyre ? Hé bien moi je ne suis pas d'accord, mais alors pas d'accord du tout. J'ai besoin de toi. Tu m'es aussi nécessaire que l'air que je respire. Je me sens étouffer si je reste sans te voir trop longtemps. Quatre et Duo disent que tu es amoureux de moi... Pourquoi as tu l'air aussi surpris ? Tu sais très bien qu'ils ne peuvent pas tenir leur langue...
Heero vit une brève lueur amusée traverser les yeux du métamorphe mais elle fut rapidement remplacée par la souffrance. L'Asiatique attendit qu'elle se calme avant de continuer, il voulait être certain d'avoir toute l'attention de Trowa. Lorsque ce fut le cas, il se dirigea vers la commode où il avait déposé son arme de service, et la sortie de son étui. Il revint s'asseoir sur le lit mais cette fois un peu plus bas, de manière à ce que son ami le voit bien. Il surprit le regard soulagé que le jeune homme posa sur le revolver et en éprouva de la colère. Il voulait que Trowa s'accroche à la vie pas qu'il remercie la mort de mettre un terme à son calvaire.
- Elle n'est pas pour toi.
Le Japonais vida le barillet. Toutes les balles tombèrent lourdement sur le lit. Heero en choisit une nonchalamment et la replaça. Ses gestes étaient lents. Il donnait à Trowa le temps de bien les appréhender. Il fit tourner le barillet.
- Cinq coups, et chacun d'entre eux peut être le bon...
Trowa commençait à comprendre et s'agitait désespérément.
- Si tu ne veux pas te battre pour ta vie alors peut-être te battras-tu pour la mienne... C'est présomptueux de penser cela n'est-ce pas ? Bien sûr que ça l'est, mais je ne veux pas d'une demi-mesure d'amour Trowa, je suis près à t'offrir tout ce que tu voudras, jusqu'au plus petit atome de ma personne si tu le désires, je serais à toi, entièrement, et jusqu'à ce que tu décides que tu en as marre. Tu resteras la plus belle partie de mon âme, jusqu'à la fin. Mais tu dois me prouver que tu m'aimes vraiment. Je t'aime, je l'aime... Ce ne sont que des mots. Tout le monde les dit un jour, ils n'ont plus beaucoup de valeur. Aujourd'hui c'est la première et la dernière fois où je te dis ces mots parce que je n'y crois pas. Ma mère a écrit des dizaines de lettres enflammées à mon père lorsqu'elle était jeune, je les ai retrouvées dans son armoire après sa mort. Tu le croiras ? Cet homme que je considérais souvent comme un salaud sans coeur avait conservé dans une boîte à gâteaux tout ce qu'elle avait laissé derrière elle, pas grand chose à vrai dire, un collier de verroterie, un flacon de parfum à moitié vide, une photo de mariage et des lettres. Un fils aussi, mais ça il ne pouvait pas le mettre dans la boîte ! Elle a conjugué le verbe aimer à tous les temps dans ses belles et merveilleuses lettres, mais ça ne l'a pas empêché de nous abandonner pour se barrer avec un commis voyageur. En vingt trois ans j'ai reçu une seule carte postale où elle m'assurait de son indéfectible amour maternel et où elle promettait de revenir. J'ai bien fait d'attendre assis. Parfois je me surprends à espérer qu'elle est morte et que c'est pour cela qu'elle n'est pas revenue. J'aurais pu la rechercher mais je préfère ne pas savoir, peut-être qu'elle voulait des enfants normaux...
Heero plaqua l'arme contre sa tempe.
- Alors il va falloir plus que des mots pour que je crois à ton amour... Il va falloir te battre et gagner. Je sens le loup en toi, puissant et qui ne réclame que la nuit et les bois. Tu sais ce que cela fait ?
Le premier clic retentit. Trowa se débattait comme un fou sans se préoccuper ni de sa douleur, ni de ses poignets et chevilles que les liens en cuir déchiraient. Heero réarma, marquant à peine une pause dans son monologue.
- C'est un sentiment de liberté que nous seuls pouvons ressentir, aucun autre être humain ne le peut... Écoutes. Tu entends le coeur de la forêt ? Tu ressens sa puissance ? Moi je l'ai sentit tout à l'heure, lorsque tu dormais... Il s'est passé quelque chose... C'était à peine perceptible ici... Mais je l'ai senti quand même. J'aime appartenir à cette force, c'est quelque chose de transcendant, il faut le vivre pour comprendre... Ça ne se décrit pas par des mots... Je suis sûr que tu adoreras... Tu prends conscience que tout est vivant même la pierre, ho pas au sens où on l'entend en général, mais la vie est partout et nous appartenons à ce tout. On ressent le lien, et grâce à lui tu respectes l'animal qui te nourrit et l'herbe que tu écrases sous tes pas. Les hommes sont souvent trop préoccupés d'eux même pour comprendre toute la vraie beauté qu'il y a dans l'univers et la chance que nous avons d'en faire parti. Mais toi tu le sauras.
Un second clique puis un troisième et un quatrième ponctuèrent les phrases de Heero. Il continuait à décrire les sensations incroyables que l'on ressentait lorsque l'on était un loup, cherchant à peine ses mots. Jamais il n'avait autant parlé de toute sa vie. Il parla encore du plaisir de la chasse, de celui d'appartenir à la meute, de celui des sens surdéveloppés, de celui de la copulation...
- Je sais que tu me reproches mes fréquentes soirées dans les collines, mais le sexe est une chose si fantastique... J'aime faire l'amour... Évidemment j'aurais préféré que cela soit avec toi... Tu es fait pour cela, pour être aimé, pour être pris... Si tu savais combien de fois j'ai eu envie de te forcer un peu la main... Mais j'avais si peur de te faire du mal...
Heero regarda l'arme posée contre sa cuisse. Son visage ne marquait aucune émotion particulière.
- C'est le dernier coup. J'ai toujours eu de la chance au jeu. Peut-être parce que je suis malheureux en amour... C'est de ma faute je sais. Je devrais avoir peur de mourir et pourtant ça ne me fait rien. Tu sais je...
Heero fut interrompu et presque repoussé vers l'arrière par une force extraordinaire. Elle passa sur lui avec la puissance d'une vague immense puis reflua pour être réabsorbé par le corps de Trowa. La vie. Il ne l'avait plus jamais senti de manière aussi intense depuis sa propre transformation. C'était grisant. Il regarda son ami se transformer, c'était comme si des milliers de petites bêtes couraient sous son épiderme, la douleur était brutale mais éphémère, et avec le temps et les transformations successives, elle disparaîtrait. Le corps s'y accoutumerait. Heero laissa son arme glisser sur le tapis, son corps lui répondait à peine, il se sentait tel un pantin à qui l'on aurait coupé ses fils. Son soulagement n'avait d'égal que le bonheur infini qu'il ressentait à contempler le loup magnifique allongé sur le lit. Épuisé mais d'une beauté que Heero trouvait incomparable. Il était mince, plus grand que lui, avec des pattes élancées, blanches sur une partie de leur longueur. Son pelage était gris, mais d'un gris bien plus doux que le sien. Heero promena sa main sur son flanc, plongeant ses doigts dans la fourrure épaisse. Trowa l'examina un moment de ses yeux restés verts et dorés puis il les ferma pour se réfugier dans les bras de Morphé. Heero s'allongea tout contre lui, une main posé au niveau de son coeur pour en sentir les battements. Un homme enlaçant un loup avec possessivité, c 'est ainsi que Quatre les trouva. Il en perdit l'équilibre de soulagement et du s'appuyer contre le chambranle de la porte. Ils dormaient si profondément qu'ils ne perçurent pas sa présence. Ils n'avaient pas pris la peine de s'abriter sous les couvertures et se blottissaient de plus en plus l'un contre l'autre à la recherche de chaleur. Quatre sorti un édredon de la commode et les en recouvrit avant de quitter la pièce pour prévenir Treize de cette merveilleuse nouvelle. Il savait que leur chef en serait soulagé. Euthanasier les métamophes incapables de terminer leur transformation était la seule de ses responsabilités qu'il détestait et qui le minait profondément.
Wufei repoussa doucement Duo pour lui signifier qu'il était temps de prendre le chemin du retour. Celui-ci se redressa mais avec regret, il se sentait si bien dans ses bras. Aussi étrange que cela soit, son épaule avait totalement cessé de le faire souffrir, comme si le mal avait disparu, absorbé par le corps de Wufei ; Et Duo soupçonnait que c'était le cas d'une certaine façon. Mais était-ce possible ? Wufei avait-il réellement été choisit ? Pourquoi lui ? Il n'était même pas de Wolf lake. Quatre et lui avaient hérité de la connaissance innée de la nature, ce qui leur permettait de soigner les membres de la meute à l'aide de plantes, mais aucun d'eux n'avait la faculté de communiquer avec l'esprit de la forêt. Il n'y avait eu aucun Lien depuis près de trois générations, l'esprit de la forêt aurait pu devenir un mythe si leur particularité de métamorphe ne permettait pas à certains de ressentir sa force. Aucun d'entre eux n'aurait pu transférer la douleur d'un corps sur un arbre qui la rendait à la terre où elle était neutralisée. Wufei avait fait cela sans s'en rendre compte, sans même avoir besoin de se concentrer. Cela avait été aussi naturel pour lui que respirer. Tout en avançant Duo ressassait ces questions et n'y voyait aucune réponse.
- Hé ça va ? Je ne t'entends plus c'est pas normal.
- Ho ça c'est hilarant monsieur Chang. Tu es croyant ?
- Ce n'est pas la peine d'essayer de m'enrôler dans ta secte de maboules ça m'intéresse pas.
- Nous ne sommes pas une secte !
- Tu m'en diras tant !
- De tous les articles que tu as écrit pour ton magazine, est-ce que certains étaient vrais ?
- Ces inepties ? Tu rigoles !
- Aucune ?
- Non. Enfin sauf peut-être ceux sur la réincarnation ou les NDE(1). Comment savoir ? Tu sais... Je crois bien que ça m'est arrivé... Tout à l'heure.
Wufei trouvait qu'il était plus facile de dire ce genre de choses sans voir son interlocuteur.
- Quoi ?
- Une NDE. Ça ressemblait à ce que j'ai lu et à ce que trois personnes m'ont raconté pour l'article. Tu crois à la vie après la mort ?
- Oui. Pas toi ? Tu n'es pas bouddhiste ?
- Non. C'est parce que je suis Chinois que tu as cru cela ?
- Oui. Le fait que tu sois végétarien aussi, et quelques remarques que tu as faites.
- Je dois admettre que cette philosophie religieuse m'est assez sympathique... J'aime ses préceptes. Mais je ne suis d'aucune confession religieuse. Cela ne signifie pas que je ne crois pas, je crois en une force qui nous dépasse tous et qui est à l'origine de l'univers mais je refuse de lui donner un nom, et surtout je refuse que qui que ce soit me dise en quoi je dois croire et comment je dois y croire. Les religions n'ont toujours été qu'un prétexte à l'asservissement des hommes. Et ils sont assez crétins pour se déchirer au nom d'une chose qui au bout du compte doit être la même. La religion devrait être affaire d'individualité et non de groupe. Tu n'as pas besoin d'aller dans une église, un temple ou une mosquée pour prier. Et si tu veux mon avis, il suffit de respecter toute forme de vie et s'efforcer de ne pas blesser par des gestes ou des paroles. L'amour de son prochain est la seule et unique base sur laquelle on devrait tous réellement s'appuyer, et quel que soit ton dieu ou tes dieux alors tu auras progressé dans la bonne voie. En quoi croyez-vous ? J'ai vu une église et un temple.
- Plusieurs religions se côtoient à Wolf Lake mais elles sont pratiquées avec... Comment dire... Tempérance. Tout le monde à Wolf Lake à du sang indien et...
- Tu rigoles ?
- Pas du tout.
- Yui est Japonais.
- Il est métissé comme la plupart d'entre nous. Nous avons hérité de la culture indienne, et même si nous ne l'avons pas conservé telle quelle, il reste des traces. L'une d'elle est notre croyance. Nous croyons aux esprits. A l'esprit de la forêt entre autres.
- Vous faites un grand feu de camp et vous dansez tout nu autour ?
- Tu sais que tu es méga étroit comme mec !
- Oui c'est possible je suis plutôt actif en général.
- C'est le genre de réflexion qui apporte une pointe de raffinement à la conversation. C'est ta période de chaleurs ou quoi ?
- Non. J'ai toujours été un pervers mais je cache bien mon jeu.
Les deux hommes eurent un petit éclat de rire. Soudain Wufei tira Duo par l'arrière de sa veste pour le stopper.
- Attends ! Pas par là.
- Je t'assure que la ville est dans cette direction.
- Il y a des chasseurs plus loin.
Duo écouta et renifla. Il ne percevait aucune présence. Mais le vent emportait probablement leur odeur vers l'Est.
- Avec ce temps c'est assez étonnant.
Wufei se baissa et posa sa main contre la terre boueuse.
- Ils sont là depuis plus de trois heures. Ils attendent un gibier bien précis.
Duo estomaqué écoutait Wufei lui annoncer cela comme s'il était le journal télévisé.
- Ils ont une grande cage et des munitions hypodermiques, ils veulent un animal vivant.
- Quoi comme animal ?
- Je ne sais pas. Leur esprit est fermé à la Nature. Je ne sais que ce que la nature autour d'eux perçoit.
- Il vaut mieux faire un détour.
- Bah après tout c'est un animal qu'ils cherchent !
- On ne sait jamais, dans la nuit et avec ce temps on y voit pas grand chose...
Wufei se releva.
- Tu as raison. Duo ?
- Oui ?
- Comment je fais ça ?
- Je n'en ai pas la moindre idée ! Mais c'est un grand honneur qu'il communique avec toi.
- Qui ?
- L'esprit de la forêt. On dit qu'il ne choisit que les âmes pures.
- Je crois surtout que mon médecin avait raison. Il m'avait recommandé de prendre du repos si je ne voulais pas faire une dépression, j'aurais du l'écouter... Maintenant j'ai des hallucinations ! Et pour couronner le tout j'en discute avec un individu sans doute encore plus fou que moi qui se ballade à poil. Tu existes au moins ?
- Tu veux que je te mette une tarte pour te le prouver ? Est-il si difficile d'accepter qu'il y a sur cette terre des choses qui échappent à la plupart des hommes ?
- Je ne sais pas...
- Ce qui est différant n'est pas forcement mauvais.
- Je sais.
Les deux hommes obliquèrent un peu sur la droite pour éviter les chasseurs et continuèrent leur route.
- C'est vrai, regardes les vampires par exemple, poursuivit Duo, s'ils existent, ils ne sont pas forcement mauvais.
- Des gens qui sucent le sang humain ? Permets-moi d'en douter.
- Alors ça on en sait absolument rien, c'est la croyance populaire qui dit ça.
- Tu crois qu'ils pourraient se nourrir de choux de Bruxelles toi ?
- Personne ne se nourrit de choux de Bruxelles c'est trop dégueu, mais ils survivent peut-être avec du sang animal et même en supposant que ce soit du sang humain peut-être que cela rentre dans le cycle de la vie. Il y a un prédateur pour chaque créature de cette planète et l'homme est le prédateur de toutes, alors pourquoi n'y aurait-il pas un prédateur pour lui ?
- Tu me fais froid dans le dos tellement cela peut paraître logique.
- Quoiqu'il en soit, reprit Duo, de telles créatures pourraient exister sans représenter une menace pour l'Homme avec un grand H, mais seulement pour l'homme avec un petit h. Et encore... Peut-être qu'elles souhaitent juste vivre tranquilles sans qu'on porte de jugement sur ce qu'elles sont. Sans que des couards ignorants décident de les exterminer parce qu'elles représentent un danger potentiel. Sans que des fous cherchent à voler ce qu'ils considèrent comme un pouvoir.
- Tu es un vampire Duo ?
- Non.
- Alors pourquoi avons-nous cette discussion ?
- Pour échanger des idées. Ça te choquerait si j'étais un vampire ?
- Un peu oui. Mais au moins je serais certain que ton haleine ne sentira jamais l'ail.
- Dis, tu aimes les chiens Wufei ?
- Les chiens ?
- Oui tu sais, le meilleur ami de l'homme.
- Ça perd ses poils, c'est plein de puces et ça pue. Pourquoi tu as un chien ?
- D'une certaine façon. Et il perd ses poils mais il a pas de puces et il PUE pas.
Duo se retourna, les mains sur les hanches, et vexé comme un poux qui a mal dormi.
Wufei ne comprenait pas pourquoi la conversation avait brusquement dérapé. En quoi avait-il blessé duo ? Tenait-il tellement à son chien ?
- Je...
- Ta gueule. On est arrivé.
- Enfin Duo... Je plaisantais... Et puis j'aime beaucoup les chiens... J'en ai...
- Je peux entrer cinq minutes pour téléphoner ? L'interrompit Duo la mine renfrognée.
- Évidemment.
Duo passa son coup de fil tandis que Wufei cherchait des vêtements dans son sac de voyage. Lorsque le jeune homme raccrocha il était d'humeur beaucoup plus clémente. Ses yeux brillaient et un sourire immense éclairait un visage maculé de ci de là de traces de boue.
- Bonne nouvelle ?
- Ho ça oui alors ! Trowa est guéri.
- C'est vraiment génial. Je suis très content pour lui. Tiens, je pense que ça pourrait t'aller.
Il tendit un pantalon et un pull propres à Duo.
- Tu ne peux pas repartir comme ça. Tu es gelé et à peine habillé. Il y a ma douche qui te tend les bras. Tu ne l'entends pas ? Elle t'appelle... Duo, Duo... De l'eau bien chaude, du shampooing, un peigne pour démêler tes cheveux... En vérité j'ai très envie que tu restes.
- Quand je pense au efforts de toilette que je fais depuis trois jours pour te séduire alors qu'il suffisait de paraître couvert de boue et les cheveux emmêlés.
- Ça doit être le côté homme primitif qui m'excite.
Les deux hommes se regardaient en souriant. Tout deux savaient déjà que Duo ne repartirait pas.
- Je voyais quelque chose de plus romantique monsieur Chang. Vous essayez de me mettre dans votre lit sans même un petit dîner aux chandelles comme préambule.
- Ho que l'homme est animal ingrat ! Moi pas romantique ? Après la ballade en forêt main dans la main...
Wufei fouilla dans son sac.
- Je vais même pousser la chevalerie jusqu'à t'offrir ma dernière barre aux céréales.
- Je préférerais un bon steak.
- Ça se conserve moins bien dans un sac. Qu'est-ce que je ne ferais pas pour mériter ton amour... Je vais aller nous chercher des plats à emporter, le snack doit être encore ouvert.
- Avec de la mayo et des frites.
Wufei fit la grimace mais acquiesça.
- Puis un coke géant et une part de tarte, aux pommes et aux amendes. Poursuivit Duo.
- Si tu continues à bâfrer de la sorte tu mourras avant l'âge de trente ans.
- Ce n'est pas grave. Je n'ai pas spécialement envie de vivre vieux.
- Tu ne seras peut-être plus de cet avis à trente ans mais il sera trop tard.
- Continue à bouffer ta salade le lapin-garou et rapporte moi mon steak. Et dit que c'est pour moi. Il sera plus gros et moins cuit.
- Beurk.
- Et en attendant je vais me laver. Je serais peut-être encore sous la douche quand tu reviendras. Si tu fais vite... Susurra Duo d'une voix rauque qui se voulait sensuelle et prometteuse.
Wufei ouvrit la porte, et malgré la fatigue, partit en petites foulées sous le rire amusé de Duo.
A suivre...
(1) NDE : Near Death Expérience