Auteur : Liam63
E-mail : liam63@tiscali.fr
Base : Gundam Wing
Disclaimer : L'univers de Gundam Wing n'est malheureusement pas à moi.

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ENNEMI INTIME

Chapitre XVII

 

Hôpital 10 h 00 du matin.

Lorsque Trowa revint il découvrit Duo et Heero en grande conversation. Duo parlait et Heero le supportait. L'américain était le seul bruit que l'ex soldat 01 pouvait tolérer dans son environnement proche. En temps normal il était adepte de cette vieille affirmation qui dit que le silence est d'or...
- Trotro ! Duo s'approcha de son ami et lui tourna autour comme un charognard autour d'un blessé. Regarde Heero il a des fleurs c'est-y pas chou ! Et puis des chocolats, des magazines, des sodas... Ha l'amuuur...
- Écrase. Fut le seul commentaire de Trowa nullement embarrassé, mais le japonais lui, avait pris une douce teinte rosée qui lui donnait meilleurs mine. Duo trouvait cela très amusant. Heero, si sur de lui en temps normal, semblait aussi timide qu'une jeune collégienne qui découvre l'amour.
- Tes petites attentions fonctionnent il reprend déjà des couleurs. Se moqua Duo.
Trowa déposa son petit chargement sur la table de nuit puis mis les fleurs, des Narcisses, dans un vase. Il avait fait aussi vite que possible ne voulant pas laisser Heero seul trop longtemps comme si cela pouvait leur porter malheur.
- Tu vas me l'achever avec tes commentaires idiots.
- Ouai c'est vrai qu'il a l'air plutôt en surtension là !
- Vous gênez pas ! Foutez vous de ma gueule ! Ronchonna Heero.
Celui-ci ne quittait pas les narcisses des yeux, un peu surpris et il faut bien le dire ravis. C'était toujours lui qui avait offert des fleurs, rôle d'homme oblige. Jamais personne n'avait eu ce genre d'attention et quelque part ce geste lui confirmait quelles étaient ses nouvelles relations avec Trowa, pas qu'il ait un doute, il savait où il allait, enfin un peu, mais ces simples fleurs étaient une sorte de symbole pour lui, car jamais Trowa n'aurait offert de fleurs à un ami, par contre il les offrait à son amant. Cette pensée lui donnait le vertige.
- Heero ça va ? s'inquiéta Trowa.
- Heu oui oui... Ne t'en fait pas... Et Heero lui offrit un sourire si lumineux, si... Amoureux que le français faillit en tomber à la renverse. Il ne se rappelait pas avoir jamais éprouver un telle émotion. Duo se tint un moment à l'écart pour leur laisser un peu d'intimité puis se décida à intervenir.
- Tu sais Trowa je peux rester là si tu veux rentrer te reposer un peu et prendre une douche, surtout prendre une douche parce que un amant qui schlingue ça manque de charisme !
- T'insinue des choses ?
- Je constate que tu ne peux pas rester 24h sur 24 ici sans t'occuper de toi.
- Il a raison tu as besoin de dormir. Le soutint Heero. Rentre à la maison quelques heures. Je ne risque plus rien et Duo va me tenir compagnie. Wufei doit aussi passer entre midi et deux. Le français ne semblait pas du tout enclin à partager ses nouvelles responsabilités vis à vis de son amant. Duo prit un faux air offusqué et contrarié.
- Tu n'as pas confiance en moi c'est ça ? Tu pense que je ne suis pas capable de m'en occuper ?
- Mais non pas du tout !
- De toute manière ta présence n'est pas bonne pour lui. Il lui faut du calme.
- Du calme ? Avec toi ? Laisse moi rire !
- Mais moi je ne provoque pas de palpitations dans son petit coeur amoureux. Il est tout chose depuis que tu es revenu...
- Baka ! s'écria Heero, un peu vexé d'être si transparent.
- Bon d'accord c'est un bon argument.
- Trowa tu me paieras ça ! Et arrête de te marrer comme un bossu !
- L'ennui c'est que je n'ais plus les clés de l'appart.
- Elle volent aussi vers la Tanzanie ? Interrogea le japonais souriant à nouveau.
- Ben... Pas tout à fait... J'étais en colère tu comprends... Je les ai jeté dans la Seine.
- Ho... Ce n'est pas grave. De toute manière je suis parti tellement vite que je crois avoir oublié de fermer la porte.
- Quoi ? Et c'est seulement maintenant que tu le dis ? Mais tu es inconscient ou quoi ?
- Je n'y ai plus pensé... J'avais d'autres préoccupations en tête, je me fichais bien d'être dévalisé ! Et puis je te rappelle que je suis convalescent et que tu dois être gentil avec moi.
- Tu n'essaierais pas de profiter des circonstances par hasard.
- Tu me connais. J'étudie tous les paramètres d'une situation de manière à ce qu'elle tourne toujours à mon avantage. C'est ce genre de qualité qui a fait de moi un grand et beau héros de guerre.
- Beau je suis d'accord mais grand j'émet quelques réserves si tu permets.
Trowa se moquait ouvertement du japonais qui tout comme Duo complexait un peu au sujet de sa taille. Ces deux là avait gardé une silhouette presque adolescente, ils donnaient l'impression que le temps n'avait que très peu de prise sur eux.
- Fais attention à ce que tu vas dire... Menaça Heero.
Trowa se pencha pour l'embrasser juste au dessous de l'oreille puis murmura :
- Mais j'ai dis que tu étais beau...
Le français sentit avec plaisir une douce émotion parcourir son ami. Il frissonnait doucement presque avec paresse. Il devinait sans peine la sensualité en sommeil dans ce corps qui lui était si chère et qu'il désirait plus que tout. Duo toussota pour rappeler sa présence. Puis surtout l'appareil auquel était toujours relié Heero commençait à s'emballer.
- Arrête ça tout de suite 03. Il est en train de nous faire de la tachycardie là !
Trowa s'éloigna du lit et stoppa devant l'américain.
- Je te le confie. Et ne le fatigue pas avec ton blabla.
- Ce que tu peux être méchant. C'est la frustration ça !
Trowa lui jeta un regard torve puis décida de ne pas répondre à cette pique. Il tourna les talons et sortit fier comme un prince. Heero avait toujours les yeux dans le vague et un sourire niais.
- Si le médecin te voit comme ça il pensera que le cerveau a été touché.
- Un jour il t'arrivera des bricoles ! Plaisanta le japonais.
- Tu m'aimes trop pour ça.
- Ne sois pas si sûr de toi.
Duo rapprocha une chaise du lit du malade et s'y installa.
- Tu veux que je te raconte une histoire ?
- Baka. Tu pars toujours pour L2 ?
- Non, ce n'est plus nécessaire. J'ai embauché Amaya pour s'occuper de mon déménagement et des quelques formalités. Je n'aurais plus qu'à aller récupérer mes affaires au spacioport. Et puis ça lui fait un peu d'argent, elle a du mal à trouver un emploi... La vie va être difficile pour eux maintenant. C'est injuste mais quelque part j'en veux à Luis... Je sais qu'il n'a pas réalisé le danger mais tout de même... Je me demande ce qu'il se passe lorsque l'on est dans le coma. Tu crois qu'on rêve ou quelque chose comme ça ? Tu crois que quelque part il est conscient de ce qui arrive ?
- Je ne me suis jamais posé la question. Peut-être. Même aujourd'hui il y a toute une partie du cerveau que l'on ne connaît pas bien et ce malgré les études faites sur les new types. Ce que je sais par contre c'est que l'on commet tous des erreurs.
- Tu trouve ça marrant ? Interrogea Duo, perplexe devant le sourire du japonais.
- Non c'est toi qui m'amuse. Tu meurs tellement de curiosité que tu n'arrêtes pas de t'agiter, on dirait que tu as le derrière sur une fourmilière. Vas-y pose là ta question. Duo baissa la tête.
- Ça ne me regarde pas.
- Sans doute mais j'ai envie de te répondre.
- Est-ce que c'est à cause de l'incube que tu as eu ton attaque ?
- Oui. Tu avais raison. Trowa est au courant mais il n'a pas tout compris, et je n'ai pas osé le détromper.
- Qu'est-ce que tu veux dire ?
- Il croit comme vous tous je suppose que le démon avait l'apparence de Katsumi et qu'il m'a trompé mais ce n'est pas le cas. Il avait celle de Trowa et je savais pertinemment qui il était.
- Tu... Tu veux dire que tu as fait l'amour avec cette chose en sachant ce qu'elle était ?
- Oui.
- Ben merde ! Là Heero j'ai bien peur de ne pas te comprendre. Et à mon avis tu as bien fait de ne rien dire à Trowa parce que je crois que lui non plus il ne comprendrait pas. Qu'est-ce qui t'es passé par la tête ?
Heero ouvrit la bouche pour répondre mais fut interrompu par l'entrée du médecin.
- Bonjour monsieur Yui. Comment vous sentez vous ce matin ?
- En pleine forme.
- Bien, nous allons voire cela. Il se tourna vers Duo. Vous voulez bien nous laisser s'il vous plaît ?
- Naturellement. Je vais en profiter pour prendre ma dose de caféine. A tout à l'heure Heero.
L'américain erra jusqu'à la cantine (instinct oblige) puis s'y installa avec un café et un croissant. Il avait du mal à gérer les révélations de son ami. Lui faisait des cauchemars depuis sa mésaventure, alors il ne comprenait que Heero ait pu être consentant, ça dépassait son entendement. Il traîna un peu à la cafet et dans les couloirs. Il voulait laisser au médecin le temps d'examiner le japonais mais il souhaitait surtout s'accorder un moment de réflexion de manière à ne pas commettre d'impaire. Heero l'avait pris pour confident et il lui témoignait ainsi un confiance certaine. A la moindre maladresse il se refermerait comme une huître, c'est qu'il le connaissait le zig ou du moins croyait-il le connaître jusqu'à aujourd'hui. Finalement au bout d'un moment qu'il jugea suffisant il regagna la chambre. Il frappa par précaution et n'entra que lorsque la voix claire d'Heero lui indiqua qu'il pouvait le faire.
- Alors qu'a dit le médecin ?
- Qu'il aimerait que tous ses patients soient comme moi. Il est un peu surpris par ma faculté de récupération.
- Tu m'étonnes ! Hier tu étais moribond et aujourd'hui c'est comme s'il ne t'était rien arrivé ! Il ne doit même plus savoir pourquoi il a fait tant d'études le pauvre !
- Tu m'en veux Duo ?
- Pas du tout. Pourquoi t'en voudrais-je ?
- Parce que tu n'as pas eu le choix... Moi je l'avais.
- Je n'éprouve pas de colère juste de l'incompréhension. Explique moi Heero... S'il te plaît...
- Depuis que Trowa m'a avoué son amour je me pose beaucoup de questions. Elles concernent surtout les relations physiques, les sentiments ne sont pas un problème je sais qu'il est fait pour moi. Les mots n'ont jamais étaient nécessaires entre nous, nous nous comprenons toujours. Nous pouvons rester des heures ensemble... Sa présence m'apporte une sérénité et un bien être que je ne trouve pas auprès des autres. Un peu avec vous mais ce n'est pas la même chose. J'ai envie d'être près de lui. Je n'ai jamais aimé le voir repartir mais jusqu'ici je n'avais pas compris pourquoi ou je ne voulais pas savoir. Tu comprends ?
- Oui, jusque là c'est très clair.
- Seulement dans le même temps j'ai pris conscience qu'une relation amoureuse c'était des relations sexuelles, c'est ce qui la différencie de l'amitié, enfin je crois... Avec les femmes les choses se sont faites d'elles même plus par instinct qu'autre chose... C'était pour moi une question d'hygiène, je ne dis pas que je n'éprouvais rien pour elles, j'ai par exemple énormément d'affection pour Katsumi mais je faisais ça comme je fais tout le reste parce que ça rentre dans l'ordre des choses. Je veux dire avoir une petite amie et lui faire l'amour c'est comme avoir un job, des loisirs, c'est une partie de ta vie, c'est comme ça... Là c'est plus pareil... Trowa est un homme. Aimer Trowa c'est faire l'amour avec lui et je ne savais pas si j'en étais capable, je ne savais pas si je pouvais éprouver du désir et donc du plaisir dans les bras d'un homme, de cet homme. J'ai commencé à lire tout un tas de trucs sur le sujet mais ça ne m'apportait rien. Et puis un soir il y a deux jours il est apparut dans le salon. Comme ça, sortit de nul part. Il y a eu une sorte de tourbillon de particules et Trowa était là. Enfin quand je dis Trowa... Il n'a pas essayé de me faire croire quoi que ce soit, il a juste dit que si je le souhaitais il m'apporterais des réponses. C'était une sorte de marché. J'ai accepté. Mais tout à l'heure lorsque Trowa m'a embrassé j'ai compris à quel point je m'étais fourvoyé. Il n'a eu qu'à m'effleurer pour que je sente mon corps s'enflammer... Il ne m'avait jamais touché avant même pas par mégarde enfin sauf lorsque j'ai été blessé mais je n'étais pas en mesure de ressentir quoique ce soit. J'étais trop pris par ma "mission". Je n'ai pas éprouvé ça avec l'autre... Il y a eu du plaisir je ne le nie pas mais c'était... Je ne sais pas comment dire...
- Comme si ton âme et ton corps ne vibraient pas en harmonie...
- Oui c'est exactement ça ! Tu l'as ressentie aussi ?
- Oui. Tu sais malgré ce que tu dis je crois qu'il joue avec notre perception des choses et avec nos sensations... Un peu comme de l'hypnose... Tu dis qu'il ne t'as pas abusé mais tu as tord.
- Non je savais...
Duo l'interrompit.
- Tu savais qui il était bien sûr mais il a choisit un moment de faiblesse pour venir à toi. Il savait que tu étais fragile parce qu'il voit dans nos coeur. Je suis désolé de te dire cela mais à mon sens il t'a manipulé. Il s'y est pris différemment c'est tout. Il t'a laissé croire que tu maîtrisais la situation parce qu'il savait que c'était ce que tu désirais. Et puis je crois qu'il dégage un aphrodisiaque lorsqu'il souhaite s'accoupler, des phéromones ce genre de trucs... J'y ai beaucoup pensé depuis.
Sous le choc Heero resta sans voix. Il aurait aimé hurler à Duo qu'il avait tord mais était-ce vraiment le cas ? S'il analysait la situation avec honnêteté il devait bien admettre que Duo avait raison.
- Le salaud !
- Si seulement nous savions comment le détruire.
- Je ne sais pas comment nous en débarrasser mais je sais comment lui faire mal.
Duo se tendit, il prenait inconsciemment une posture et un visage agressif. Quelque chose qui disait "explique moi vite comment faire que je lui explose sa sale tronche d'enfoiré" ! Heero le contemplait, presque fasciné. Dans ces cas là c'était un peu comme si Duo avait deux visages superposés. Il y avait son ami et en arrière plan comme un animal dangereux il y avait Shinigami. Tapis dans les ombres que recelait l'âme de Duo il
attendait son heure. Il guettait puis soudainement se jetait sur ses ennemis. Les médicaments n'avaient pas de prise sur Shinigami. Peut-être parce qu'il n'y avait pas de guerre de contrôle entre eux mais juste une collaboration.
- Alors ? Tu te décides ?
- Y a pas le feu au lac !
- Toi si t'étais pas mon ami !
Et malgré les circonstances les deux hommes éclatèrent de rire. Comme ça sans raison, juste parce que cela faisait du bien.

A suivre...

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