Auteur : Liam63
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Disclaimer : Rien n'est à moi.
CANIS LUPUS
Chapitre 11
Moins de dix minutes plus tard Wufei rejoignait Duo sous la douche et l'enlaçait tendrement. Il goûtait avec délice à la chaleur de l'eau et à celle de son compagnon.
- Le dîner aux chandelles de monsieur est avancé. Murmura t-il tout contre l'oreille du jeune homme.
- Hum tu es tout sale et glacé !
Duo s'écarta en frissonnant.
- C'est comme ça que tu remercie un homme courageux qui brave la tempête pour satisfaire au moindre de tes caprices.
L' Américain fit une petite moue à la fois boudeuse et interrogative que Wufei trouva absolument craquante.
- Hum ? Tu as raison ce n'est pas très gentil de ma part... En réalité il vaut mieux que je t'aide à ôter toute cette vilaine boue... Et à te réchauffer...
Le jeune homme entreprit alors de nettoyer le corps offert du Chinois avec toute la conscience morale que cette tâche réclamait, après tout la solidarité n'était-elle pas chose précieuse ? Il commença par les cheveux. Il plaqua son corps contre le dos de Wufei avec lascivité et massa délicatement la fine soie sombre, déposant de-ci delà de petits baisers sur ses épaules. L'Asiatique sentait la peau douce de l'Américain effleurer la sienne subrepticement puis s'éloigner aussitôt. Il éprouvait une furieuse envie d'étreindre le jeune homme, afin de profiter de cette nudité licencieuse qui affolait ses sens, mais se l'interdit, afin de profiter plus longtemps de ces précieux instants. Il ne se rappelait pas qu'aucun de ses amants l'ait attiré à ce point sans même le toucher vraiment. Duo rinça le cuir chevelu avec beaucoup de douceur puis s'attaqua au reste du corps. Ses mains enduites de gel douche courraient sur la peau parmi les gouttes d'eau. Elles partirent du cou, pour descendre sur les épaules puis suivirent la colonne vertébrale... Elles remontèrent le long des hanches, jusqu'au aisselles pour caresser les bras sur toute leur longueur avec volupté. A certains mouvements de Duo, le Chinois sentait la dure virilité de celui-ci l'effleurer, embrasant son propre désir. Les doigts de son amant glissèrent sur son ventre et caressèrent son sexe tendu d'une poigne douce et ferme à la fois. Il se laissa aller contre le torse du jeune homme, lui-même appuyé contre la paroi de la douche. N'y tenant plus Wufei brava l'interdit qu'il s'était lui-même imposé en se retournant pour enlacer cette créature si merveilleuse qu'elle en était presque irréelle. Il l'embrassa avec fougue jusqu'à ce que le souffle leur manque. Duo, qui dans ce combat là était un piètre défenseur, déposa les armes avec enthousiasme. C'était comme si aucun d'eux ne pouvait se rassasier de l'autre. Leurs langues se cherchaient, leurs mains sculptaient les courbes en un mélange de passion, de tendresse et d'impatience. A regret, Wufei lâcha Duo et l'entraîna hors de la cabine. Ils s'aidèrent mutuellement à se sécher, et bien que leurs gestes entretiennent la flamme du désir, ils leur permettaient, par leur côté ordinaire, de retrouver un peu de sang froid. Sans même se consulter, ils savaient vouloir la même chose, une longue nuit d'amour, et non un assouvissement rapide. Lorsqu'ils retournèrent dans la chambre, Duo découvrit avec ravissement que Wufei avait éteint les lumières, et allumé quatre bougies. Il les avait disposées dans la pièce de manière à ce que l'ambiance soit romantique. Sur le bureau, il avait disposé des couverts et les plats qu'il était allé chercher.
- Seigneur où as-tu trouvé ça, à cette heure de la nuit ?
- Hilde a bien voulut me prêter un peu de vaisselle, et toujours grâce à elle, j'ai emprunté les bougies à Noïne. C'est celles qu'elle garde pour les pannes de courant. Tiens.
Wufei tendit un pull long à Duo.
- Tu n'aurais pas... un caleçon avec ?
- J'aime bien l'idée de te savoir nu dessous.
Duo sourit devant l'air "de chat en quête de souris" qu'arborait l'Asiatique. Il se rendait compte qu'il y avait toute une part de Wufei qu'il méconnaissait, et se demandait qu'elles autres surprises pouvaient receler son caractère secret et d'apparence si distante. Fréquenter Wufei était comme rajouter une par une les pièces d'un puzzle sans savoir si on parviendrait un jour à les disposer toutes. Ils traînèrent la table près du lit et s'installèrent sur celui-ci, presque à la mode romaine, pour se restaurer. Duo pensa que pour bien faire, il aurait fallut du raisin et du vin rouge. Lascifs, ils se nourrissaient l'un l'autre, caressaient une main ou une cuisse mais rarement plus. Ils se faisaient du pied en riant, et sans en faire part, réalisaient, chacun de leur côté, qu'il y avait bien longtemps qu'ils ne s'étaient pas sentis aussi heureux et bien avec quelqu'un. Ils ne ressentaient aucune gêne et assumaient leur semi-nudité et l'ambiance sexuelle qui les entourait avec un naturel qu'ils n'avaient pas toujours connu. Ils se sentaient en harmonie. Pour taquiner Duo, Wufei décida de lui disputer âprement la barre chocolatée qu'il avait ramenée du distributeur, péché mignon de l'Américain. Après une rude bataille le métamorphe fini à califourchon sur le ventre de l'Asiatique qui, étonné, ne lui supposait pas une telle force. Duo, bon prince, avait finalement accepté de partager, et glissait de tout petit morceau de chocolat entre les lèvres fines et bien dessinées. Entre chaque bouchée il volait un baiser au Chinois, qui, les mains sous le pull de son amant, caressait son dos presque avec timidité tout en le contemplant avec avidité, mais aussi avec respect et affection. Duo pencha la tête de côté pour l'observer, ses cheveux lâchés, lui donnait un air plus délicat.
- C'est étrange... Tout à l'heure tu semblais vouloir me dévorer sur place... Et maintenant j'ai l'impression que tu hésites presque à me toucher...
- C'est un peu vrai.
- J'ai fait quelque chose qui t'a déplu ?
Sa voix douce était inquiète et son beau regard améthyste quémandeur.
Wufei remonta ses mains plus haut, presque au niveau des omoplates.
- Tu es si beau Duo... Pendant un moment j'ai presque eu l'impression de commettre un sacrilège... Comme si je touchais une divinité inaccessible.
Ému Duo se blotti contre le corps chaud et musclé. Il enfouit son visage dans le coup de l'Asiatique pour dissimuler son trouble.
- Si l'un de nous est indigne de l'autre j'ai bien peur que ce soit moi...
- Ho non, toi tu es digne des plus grands , des dieux eux même s'ils existent.
Duo eu envie de tout avouer, là tout de suite. Mais comment dire une telle chose ? Et si Wufei le fuyait ? S'il le dégoûtait ? Non. Demain il serait temps de parler, mais pas maintenant, pas cette nuit. Il remonta vers les lèvres de Wufei, suivit la courbe de son visage en une ligne de petits baisers. L'Asiatique le serra avec force, puis plus léger effleura l'arrondi de ces fesses souples et tentatrices, qui pour quelques heures lui appartenaient. Le jeune homme se redressa pour retirer son pull et le Chinois l'imita. Avec bonheur ils purent encore une fois sentir la peau de l'autre dans son intégralité. Ils s'en délectaient comme un accro à la drogue apprécie sa dose. C'était une torture autant qu'un plaisir. Le monde à l'extérieure aurait pu s'écrouler sans qu'ils ne s'en aperçoivent, ni même s'en préoccupent. Il n'y avait plus qu'un univers pour eux et il se résumait à l'autre. Wufei renversa son amant sur le dos pour mordiller avec envie un téton rose qui le provoquait ouvertement par sa perfection de forme et de couleur. L'Américain enfoui ses mains dans les cheveux fins et sombres pour se repaître de leur texture soyeuse. Il sentait le plaisir l'enrober comme une fine couche de caramel autour de l'une de ces pommes que l'on trouve dans les fêtes foraines, le fruit du péché, celui de tous les délices... C'était une sensation presque onctueuse, quelque chose que Wufei créait pour lui a chaque baiser, chaque caresse, chaque morsure. L'Asiatique remonta vers son visage pour reprendre ses lèvres un bref moment, puis retourna explorer "son" domaine à la saveur envoûtante. Avec lenteur il honorait chaque centimètre carré d'épiderme, laissant bien souvent des marques rouges pour baliser sa propriété. Duo caressait comme il le pouvait un corps qui ne lui était pas totalement accessible à cause de sa position, et il s'en sentait un peu frustré. Lorsque la langue de Wufei effleura pour la première fois le bout de son sexe douloureux, il planta ses ongles courts dans les épaules du Chinois qui sembla l'ignorer, sans doute trop accaparer par le plaisir qu'il donnait et celui qu'il prenait. Ses mouvements se rythmaient sur les gémissements et les contorsions de son amant. A chaque fois que Duo semblait à bout il calmait jeu, parfois serrait même la base du pénis pour empêcher le jeune homme de se libérer. Wufei sentait une maîtrise chez Duo, comme s'il refusait de se laisser complètement aller, c'était à peine perceptible mais il le percevait et ne voulait pas de cela. Il voulait que Duo soit à lui, entièrement, sans retenu et sans concession.
- Wufei... Je t'en prie...
L'Américain releva un peu la tête pour plonger dans des ténèbres embrasées, l'image même qu'il se faisait de l'enfer, et pourtant c'était aussi le paradis. Ils s'observèrent durant quelques secondes qui auraient aussi bien pu être des heures. Wufei vit sa résolution fléchir tant les yeux de son amant étaient suppliant et l'ovale de son visage empli de douceur. A ce moment là il eut envie de donner, et seulement de donner. Il n'éprouva plus ce désir égoïste de prendre ce que l'on ne voulait ou ne pouvait pas lui offrir. Il prit sur la table de chevet, dans une pochette noire qu'il avait disposée là en rentrant, un sachet de lubrifiant. Il en disposa sur ses doigts sous le regard gourmand de l'Américain. Lorsque Wufei reprit ses mouvements sur son sexe tout en introduisant son index dans son intimité, Duo se laissa retomber vers l'arrière terrassé par le plaisir. Il crispa ses propres doigts sur les cheveux de l'Asiatique mais s'aperçu bien vite que cela ralentissait ou stoppait ses mouvements. Ils préféra s'en prendre aux draps, froissant, tirant, maltraitant... Wufei rajouta son majeur. Il effleurait de temps à autre la prostate et Duo avait l'impression de monter si haut qu'il lui aurait fallut se baisser pour voir la terre. Wufei continua jusqu'à ce qu'il sente une saveur âcre se répandre dans sa bouche sur un cri étouffé de Duo. Il glissa le long du corps humide de transpiration, sa langue caressant la peau toujours frémissante. Il gagna ainsi les lèvres qu'il dévora, empli de passion. Son érection frottait douloureusement contre la cuisse de Duo qui la caressait langoureusement d'une main à la fois aguicheuse et tendre. Wufei lui mordilla l'oreille et le cou. Il lui murmurait des mots affectueux sans se rendre compte qu'il les disait en indien, une langue qu'il ne parlait absolument pas, un mélange de plusieurs dialecte en fait. Le jeune homme écoutait ce chant d'amour mystérieux dont le sens de certains mots lui échappait. Wufei l'incita à se tourner et il s'exécuta avec empressement, mais constata que le Chinois ne semblait pas encore désireux de le pénétrer. Il continuait de parler tout en embrassant sa nuque, ses épaules et son dos. Il sentait le sexe de Wufei contre son entrée mais sans que l'Asiatique n'essai d'aller au-delà. C'était une caresse aux sensations exquises qui augmentait au-delà de toute limite son besoin d'être pris. Son désir était tel qu'il surélevait ses hanches pour aller à sa rencontre. Avec humour il ne put s'empêcher de songer qu'il ressemblait à une louve en chaleur. Wufei entra en lui avec une lenteur presque sadique, ses mouvements étaient langoureux et maîtrisés mais ses gémissements laissaient supposer que cela réclamait une volonté impressionnante. Il noua ses doigts à ceux de Duo et peu à peu accéléra pour les amener tous deux à un point d'extase dont ils ne soupçonnaient même pas l'existence. Jamais ils ne s'étaient sentis autant en osmose avec un autre amant. Duo avait passé des moments merveilleux avec Treize mais toujours emprunt de culpabilité. Aujourd'hui il avait l'impression, tout comme Wufei, d'être en harmonie avec l'autre mais aussi avec lui-même. Sa différence de nature ne lui semblait plus si importante. C'est avec ivresse qu'ils se laissèrent submerger par la jouissance. Elle les ballottait comme deux morceaux de bois sur une mer déchaînée. Ils ne contrôlaient plus rien, le désir les domptait et les faisait ployer sous sa force. Puis la tempête se calma et ils s'écroulèrent dans les draps, enfin apaisés. Wufei se retira et roula sur le côté entraînant son amant avec lui. Il resserra ses bras autour lui pour le garder encore un peu. Il l'embrassa délicatement et caressa ses cheveux encore humides. Duo passa l'une de ses jambes par-dessus celles du Chinois et se blotti d'avantage. En silence ils goûtaient un moment précieux qu'ils venaient de voler à la vie.
Lorsque Trowa ouvrit les yeux le lendemain matin, l'aube se levait à peine, mais les rayons du soleil éclairaient déjà faiblement la chambre. Un peu surpris, il constata que son corps avait repris son apparence humaine durant la nuit. Après tant de souffrance il était étonné que cela se fasse aussi facilement. La seconde source de son étonnement fut presque tout aussi grande. Lorsqu'il se retourna pour changer de position, il se trouva nez à nez avec Heero qui dormait comme un bien heureux, étalé sur plus de la moitié du lit, et les lèvres entrouvertes. Le jeune homme se redressa pour s'adosser au montant du lit, afin de l'admirer dans ce total abandon, chose que très peu de personne voyait, pas même ses amants puisque Trowa avait entendu dire, que Heero les congédiait aussitôt ses sens repus ; Quand il se donnait la peine d'aller jusqu'à un lit ! Le métamophe se pencha pour lui souffler doucement sur la joue et dans les cheveux. Le Japonais ronchonna puis s'éveilla en sursaut. Décoiffé, débraillé, il fusilla Trowa du regard, mais celui-ci éclata de rire, sans aucun respect pour l'ego de son ami. De toute évidence Heero Yui n'était pas du matin. Trowa comprenait pourquoi il préférait se réveiller en solitaire, une fois qu'on l'avait vu comme cela il était impossible de le craindre à nouveau. Il ressemblait à un enfant mal réveillé qui ne veut pas aller à l'école. Le Japonais regarda sa montre.
- La prochaine fois que tu me réveille avant sept heures je te descends.
Il se rallongea et remonta les couvertures sur sa tête.
- Vraiment ?. Demanda Trowa la voix onctueuse.
Il se colla à Heero et commença à le caresser à travers son pantalon. Le Japonais sursauta comme une pucelle et le repoussa.
- Mais qu'est-ce que tu fais ?
- A ton avis j'apprends le tricot ?