Auteur : Liam63

E-mail : liam63@tiscali.fr

Disclaimer : L'univers de Gundam Wing n'est malheureusement pas à moi.

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ENNEMI INTIME

Chapitre IV

 

 

- Allez Duo dépêche toi, on va arriver en retard et je déteste ça !
- Ouai y a pas le feu...
Amaya et Duo avaient décidé de faire une partie du chemin à pied. En effet, malgré les circonstances, la jeune fille avait très envie d'admirer les boutiques et les rues de Paris. Tout était si diffèrent de L2. Duo s'était montré enthousiaste et charmant jusqu'à ce qu'Amaya fasse remarquer qu'il était temps de se rendre chez Wufei pour le dîner. Depuis il traînait les pieds comme un enfant récalcitrant.
- On ne dirait vraiment pas que tu vas chez un ami.
- C'est un ex amant et je vais devoir me montrer aimable et poli avec la femme qui me l'a fauché !
- Ho...
- Comme tu dis.
Inquiète Amaya se tourna vers l'ex pilote.
- Tu ne feras rien d'inconsidéré n'est-ce pas ?
- Inconsidéré ? Tu veux dire comme lui planter ma fourchette dans l'oeil, la noyer dans la soupière ou encore mettre discrètement de l'arsenic dans son verre de vin ?
- Quelque chose dans ce genre là...
- Pour qui tu me prends ? Je sais me tenir.
- Luis dit que tu peux te montrer... impulsif.
- Ne t'en fais pas, je maîtrise la situation.
Duo se garda bien de préciser que par situation il entendait Shinigami. Ce n'était peut-être pas le moment de lui parler de sa seconde personnalité. Elle semblait suffisamment nerveuse comme cela. De toute manière Shinigami ne se montrait que lorsque Duo était incapable de faire face à une situation tout seul, donc en cas de danger extrême ou de grande détresse morale. Et même en admettant qu'il montre le bout de son nez il n'agresserait personne, il se montrerait tout au plus désagréable. Qu'il soit Duo ou Shinigami il ne ferait pas de mal à un innocent. Et pour être honnête Liu ne lui avait fait aucun coup fourré puisqu'elle n'avait aucune idée de la relation qu'avait entretenu Duo et Wufei. Ce dernier avait joué sur les deux tableaux en les gardant bien éloigné l'un de l'autre et ils ne s'étaient en fait jamais rencontré. Le pilote 02 avait vaguement aperçu la jeune fille, à la fin de la guerre, lorsque Wufei lui avait annoncé qu'il comptait l'épouser. C'était la raison pour laquelle il continuait à ressentir de l'amertume. Il en voulait au chinois, il lui en voulait d'autant plus qu'il ne pouvait s'empêcher de l'aimer même après sa trahison et ses deux ans de silence. S'il avait eu le moindre doute en arrivant sur Terre, celui-ci s'était joyeusement dissipé lorsque l'américain avait revu Wufei sous l'apparence, presque aphrodisiaque, du séduisant docteur Chang. Il était plutôt sexy en blouse blanche ! Et Duo avait ressenti une furieuse envie de se faire renverser sur le bureau. Le jeune homme secoua la tête pour essayer de chasser ces idées malvenues. Il se trouvait pathétique.
- Nous devrions apporter des fleurs ou quelque chose tu ne crois pas ?
Pour appuyer sa proposition Amaya indiqua d'un signe du menton un fleuriste de l'autre côté de la rue.
- Et en plus je vais devoir lui offrir des fleurs. Je devrais acheter des chrysanthèmes comme ça elle les mettra directement sur ma tombe !
A son corps défendant Duo traversa pour pénétrer dans le magasin précédé par une Amaya rayonnante. On ne trouvait pas beaucoup de fleurs sur L2 et elles étaient très chères. Pour cette colonie elles restaient un produit de luxe. La jeune fille, survolté, passait de fleurs en plantes pour les admirer et humer leurs délicieux parfums si variés. Elle avait toujours rêvé de venir sur Terre, et si ce n'était le triste but de sa venue, elle aurait pu être vraiment heureuse de ce séjour.
- On devrait prendre celles-ci... Regarde...
Elle lui planta quasiment une rose dans la narine.
- Tu ne trouve pas qu'elle sent bon...
- Si. Et elles sont très belles.
- Mais celles-ci sont jolies aussi... Elle lui montra des lys, tu crois qu'elle les aimeras ?
- A vrai dire je m'en fou. C'est juste pour être poli. Donnez nous une douzaine de roses jaunes s'il vous plaît. Ça fera très bien l'affaire. Je suppose que vous ne vendez aucune plante vénéneuse ici ?
- Heu... Non monsieur.
- Tant pis.
Duo paya et colla le bouquet dans les bras de la jeune fille. Il regarda sa montre et décida tout de même d'accélérer le mouvement, ils en avaient encore pour un bon quart d'heure de marche. Ils se présentèrent donc devant l'immeuble à dix neuf heures trente comme Wufei le leur avait demandé. Arrivé devant la porte Duo eu le plaisir de croiser Heero et une jeune fille qu'il ne connaissait pas. Après moult accolades et un ou deux baka, ils présentèrent leurs compagnes respectives. Katsumi lui fut immédiatement sympathique. D'après ce que Duo compris elle travaillait dans la même boîte qu'Heero. Menue, souriante et discrète, elle était la douceur incarné. Les éclats de voix qui traversaient par intermittence les murs lui apprirent pourquoi ces deux là se trouvaient encore sur le palier. De toute évidence depuis leur arrivée ils devaient se demander s'il était bien sage d'interrompre une querelle entre un mari et sa femme. De leur point de vue cette situation était très gênante.
- Qu'est-ce qui se passe ? Demanda Duo curieux comme un chat.
Heero haussa les épaules.
- Je crois que c'est au sujet du bébé, mais depuis qu'ils se sont éloignés et que le bébé s'est mit à pleurer on n'entend plus très bien. Je crois qu'elle a engagé une nurse et que cela ne plaît pas du tout à Wufei.
Duo appuya sur la sonnette avec une félicité toute nouvelle. Il était bien conscient que se réjouir d'une dispute était un peu mesquin, mais à la pensée que la famille Chang ne nageait pas dans un écoeurant bonheur conjugal il sentait son moral remonter en flèche. Il n'aurait pas supporté de les voir roucouler toute la soirée. Cependant il ne pu qu'admirer le sang froid avec lequel la jeune épouse vint leur ouvrir. Elle les accueilli en parfaite maîtresse de maison comme si rien d'anormal se passait. De toute évidence elle adorait ce rôle et en avait l'habitude. Elle s'extasia sur les fleurs de Duo et d'Amaya puis remercia chaleureusement Heero et Katsumi pour le Chardonet. Après quoi, la démarche élégante, elle les conduisit au salon où des petits fours firent aussitôt de l'oeil à Duo. Le jeune homme du admettre que madame Chang était très belle et la grossesse ne semblait pas avoir altérer sa ligne en quoi que ce soit. Dommage. Wufei toujours un peu bougon tentait de calmer son fils qui hurlait à plein poumon. Intrigué l'ex pilote 02 délaissa les attrayants canapés au saumon et la conversation pour s'approcher du bébé et surtout de son père. La génétique avait privilégié les traits de Wufei. Le lien du sang entre ces deux là était une évidence.
- Même si tu le voulais tu ne peux pas nier être le père. Et il a l'air aussi grincheux que toi par dessus le marché ! Qu'il te ressemble physiquement c'est une bonne chose mais qu'il ait ton caractère... Là je suis moins sûr !
Le regard attendrit de Duo démentait la critique, il ne lui avait pas fallut plus d'une seconde pour tomber sous le charme.
- Je te présente Shaozu. Le dernier héritier du clan.
Tandis que Duo essayait de réfréner un sentiment maternel qui aurait du lui être étranger, le chant du carillon de la porte d'entrée porta une nouvelle fois Liu à travers le hall. Du salon on pouvait l'entendre accueillir de nouveau invités avec un petit rire claire et joyeux.
- Il y a beaucoup d'invités ?
- Non seulement vous et ma crétine de belle-soeur avec son joyeux mari.
- Je peux le prendre... Tu es trop nerveux, tu ne réussira pas à le calmer.
Wufei lui tendit délicatement Shaozu.
- Je crois que tu as raison.
A ce moment là le chinois compris ce qui l'avait empêché d'être pleinement heureux depuis la naissance, il voulait que Duo connaisse son fils. Il en avait besoin. Les voir tout les deux ainsi comblait une partie du vide qu'il ressentait.
- Chéri je crois que tu devrais l'emmener dans sa chambre. Liu se retourna vers sa soeur. Je ne sais pas ce qu'il a mais il pleure constamment !
- Vous lui passez peut-être trop de caprices.
Wufei leur jeta un regard noir.
- Il a que c'est un bébé et que les bébés pleurent.
Duo le renifla et ajouta en riant
- Moi je crois qu'il a surtout besoin d'être changé à présent. Il devait avoir un peu mal au ventre le pauvre chou.
Liu poussa un soupir exaspéré.
- Je l'ai changé il n'y a pas une heure.
- Tu a peut-être oublié d'en informer son intestin. Rétorqua Wufei plus goguenard que jamais.
Duo hésita entre calmer le jeu ou jeter de l'huile sur le feu, enfin plus exactement sur les braises qui menaçait de toute évidence de devenir un méga incendie. Les invités commençaient à se sentir plus ou moins à l'aise. Il sentaient planer un conflit latent que seul leur présence gardait à l'état larvaire.
- Si vous êtes d'accord je serais très heureux de le changer. J'ai l'habitude des bébés ne vous inquiétez pas...
- Wufei peut très bien...
- On s'en occupe. La coupa son mari.
-Viens je te montre où est la chambre.
C'est avec une grande joie que Duo quitta le salon. La voix perçante de la soeur de Liu commençait déjà à lui taper sur le système. Si encore elle disait quelque chose d'intelligent ! Même pas. Il éprouva une vague pointe de culpabilité à l'idée d'abandonner Heero, katsumi et Amaya. Elle était cependant largement compensé par le plaisir de se retrouver seul avec Shaozu et Wufei. Ce dernier admira la dextérité avec laquelle son ami changea son fils. Lui même avait mis un peu de temps à s'habituer. Mais Duo était presque aussi doué avec les enfants que pour piloter un gundam.
- Et voilà ! Un bébé tout propre et heureux. Fini le gros chagrin.
Wufei repris son fils, que Duo lâcha avec regret, pour le mettre au lit. C'était un joli berceau blanc strié de douces courbes lavandes, simple, sans froufrous excessifs. Un présent de Quatre.
- Je crois qu'il est l'heure de dormir...
Wufei mis la veilleuse en marche, glissa sur le côté du lit un petit ours blanc parfumé aux huiles essentielles, qu'avait offert Trowa puis baissa la luminosité. Duo s'attendait à se que Shaozu recommence à pleurer mais il n'en fit rien. Il se contenta de babiller en suivant des yeux les petites étoiles lumineuses.
- J'attends toujours qu'il s'endorme mais tu peux retourner au salon si tu veux.
- Si cela ne te dérange pas je préfère rester un ici.
Les deux hommes parlaient déjà à voix basse pour ne pas troubler la sérénité de la pièce. Wufei s'installa sur le fauteuil et Duo s'assit sur l'accoudoir, légèrement appuyé sur l'épaule droite du chinois. Ils restèrent ainsi, savourant la présence silencieuse de l'autre. Wufei aurait aimé que ce moment ne soit pas une exception. Duo était sans conteste la personne qu'il aurait aimé trouver en rentrant chez lui le soir. Liu possédait de nombreuses qualités certes, mais Wufei ne parvenait pas à l'aimer, quant au désir il s'était très vite émoussé, alors que le simple contact du jeune homme mettait son sang en ébullition. Le fait qu'ils soient dans la chambre de son fils n'entamait en rien le désir qu'il sentait grandir. Toute sortes d'images illicites trottaient vicieusement dans son esprit libéré de tout autre préoccupation.
- Finalement je crois que nous devrions retrouver les autres. Shaozu dort presque et ce n'est pas très poli de rester ici.
- Le salut est dans la fuite Wufei ?
- Je ne vois pas de quoi tu parles.
Le chinois se leva si vite que Duo tomba dans le creux du fauteuil. Véloce l'américain se redressa puis rattrapa son ami dans le couloir. Avisant une porte sur la gauche il l'ouvrit et poussa Wufei à l'intérieure. Il le plaqua contre le mur et colla ses lèvres friandes sur les siennes. Il n'avait laissé au chinois aucune alternative, il l'avait coincé comme un chat capture une souris, avec rapidité et précision. Mais ce rongeur là avait-il vraiment envie d'échapper au félin ? De toute évidence non. Pas avec un baiser si passionné. Wufei glissa ses mains avides sous le tee-shirt de son ami. Il caressait sa peau avec un mélange de respect et de violence. Duo appuya son corps affamé contre celui du chinois. Leur érection frottait l'une contre l'autre leur faisant perdre le sens du temps et oublier qu'ils se trouvaient à quelques mètres de plusieurs personnes qui attendaient leur retour. Impatient Duo pressa sa main contre le sexe de Wufei puis dégrafa son pantalon pour la glisser à l'intérieure. Le chinois tenta vaguement de le repousser mais sans conviction. Duo s'agenouilla et écarta les vêtements qui le gênaient. Lorsque Wufei senti la bouche de l'américain envelopper son sexe il rejeta la tête en arrière sans pouvoir retenir le gémissement qui naissait au fond de sa gorge. Il glissa ses mains dans les cheveux de Duo pour l'inciter à continuer mais celui-ci n'avait besoin d'aucun encouragement, tout ce qu'il souhait c'était sentir Wufei au plus profond de lui. De plus il avait la sensation enivrante de reprendre à Liu celui qu'elle lui avait volé, même incidemment. Lorsqu'il entendit les pas de la jeune femme dans le couloir il renonça à prévenir Wufei qui n'était plus du tout en état de penser, l'orgasme qu'il sentait monter annihilait toutes ses facultés. Une partie de Duo savait que s'était mal mais l'autre moitié s'en fichait de manière royale. Il resta donc dans une position qui ne laissait aucun doute quant à leurs activités. Wufei lui ne repris ses esprits que lorsque la porte s'ouvrit et qu'il se retrouva nez à nez avec sa femme. Celle-ci, incrédule, les yeux écarquillés les fixait sans parvenir à dire un mot. Duo se releva lentement tandis que le chinois, désespéré, tentait de remettre de l'ordre dans sa tenue. Au bout de quelques secondes Liu se tourna vers Duo.
- Fichez le camps de chez moi !
Il obtempéra mais non sans lui lancer un regard moqueur.
- Ce fut un réel... Plaisir.
Tandis qu'il s'éloignait pour signifier aux invités qu'il valait mieux partir il entendit Liu hurler des insultes d'une voix très peu gracieuse. Le vernis de bonne éducation venait apparemment de se fissurer. Conscient de la chance qu'il avait de ne pas s'être fait arracher les yeux, il récupéra Amaya et s'engouffra dans l'ascenseur suivi par Heero et Katsumi. Il n'avait pas eu besoin de leur expliquer la situation, les reproches plus qu'audibles de Liu le dispensait de cet effort.
Heero planta son regard glacé dans les prunelles joyeuses de son ami.
- Wufei va t'en vouloir à mort.
En quelques mots il venait de saboter le bonheur éphémère de Duo qui sentit une chape de plomb lui tomber avec violence sur la poitrine.


A suivre...

 

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